Mammographie et tomosynthèse : nouvelles recommandations

Introduction
L’Institut recommande une nouvelle valeur de niveaux de référence diagnostiques (NRD) pour la mammographie.

Julie Sage et Célian Michel, physiciens médicaux à l’IRSN, et Dominique Monjoie (premier plan), manipulateur, discutent de la qualité des images acquises en 2D et en tomosynthèse, à partir d’un fantôme de sein. © Laurent Vaulont/Médiathèque IRSN 

L’Institut recommande une nouvelle valeur de niveaux de référence diagnostiques (NRD) pour la mammographie1. Il propose aussi pour la première fois une valeur de NRD en tomosynthèse2. Il préconise de remplacer les appareils de numérisation indirecte par des installations utilisant la numérisation directe qui délivrent une dose moindre. Ces différentes techniques d’imagerie du sein entraînent une exposition radiologique des patientes. Les NRD aident les praticiens à ajuster les doses délivrées lors des examens en trouvant le meilleur compromis entre la qualité des images et l’exposition. Pour établir ces recommandations, des experts spécialisés en radioprotection médicale à l’Institut réalisent une enquête en 2021. Elle porte notamment sur les doses délivrées durant plus de 8 000 examens dans soixante-cinq centres volontaires en France. 

1. Avant janvier 2021, les doses en mammographie numérique étaient évaluées de manière indirecte, à partir des mesures réalisées lors du contrôle qualité externe des appareils.  
2. Cette technique d’imagerie récente et performante expose davantage les patientes aux rayonnements ionisants. 

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Femmes en Sciences : créer ou éveiller des vocations

Introduction
Spécialiste en radioprotection, écotoxicologie, physique... cinq scientifiques de l’IRSN témoignent en février 2022 lors du congrès « Femmes en Sciences » à la Cité des sciences à Paris. Leur mission : susciter des vocations auprès des jeunes, en particulier des filles.

Elsa, Caroline et Sonia (de gauche à droite) travaillent respectivement sur l’écotoxicologie, l’incendie et l’analyse de télédétection. Elles ont en commun l’amour des sciences. Et le partagent. - Magali Schiano Di Lombo

Spécialiste en radioprotection, écotoxicologie, physique... cinq scientifiques de l’IRSN témoignent en février 2022 lors du congrès « Femmes en Sciences » à la Cité des sciences à Paris. Leur mission : susciter des vocations auprès des jeunes, en particulier des filles. En effet, dans le monde il y a moins de 30 % de femmes parmi les scientifiques. Hayat Cherfi, chargée d’évaluation de la maîtrise des risques, regrette la persistance de stéréotypes : « On pense souvent que les femmes sont plus faites pour les métiers du “care”. L’éducation des filles va souvent dans ce sens. » Ce sexisme décourage les femmes à choisir une carrière scientifique. Pour Caroline, experte en maîtrise des risques d’incendies et d’explosions, le problème vient des préjugés. « J’aimerais que les femmes n’aient plus à se justifier de choisir certaines filières scientifiques, qu’elles puissent s’y sentir à leur place. » Surtout, il faudrait attendre d’elles autant que des autres, pas plus, considère-t-elle. Sonia Chuzel, physicienne, conclut : « Les femmes doivent prendre confiance en elles et ne pas se mettre de barrière. »

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Démantèlement Fessenheim : les expertises se succèdent

Introduction
L’année 2022 voit le lancement de l’expertise du dossier de démantèlement de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin).
Vue extérieure de la centrale, en bordure du grand canal d'Alsace à Fessenheim (Haut-Rhin) - © Noak/Le bar Floréal/Médiathèque IRSN

L’année 2022 voit le lancement de l’expertise du dossier de démantèlement de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin). L’exploitant doit préciser les principes de sûreté et de radioprotection retenus, par exemple pour gérer les déchets radioactifs ou démontrer l’absence d’impact environnemental et sanitaire.
Sont-ils adéquats ? Pour le savoir, jusqu’à mi-2023, sept services spécialisés de l’IRSN analysent le dossier d’EDF. Ils étudient, entre autres, les dispositions de radioprotection et de confinement des matières radioactives, les aspects organisationnels et humains, ou encore la gestion des déchets. Malgré la mise à l’arrêt en 2020 des deux réacteurs, l’IRSN reste donc mobilisé. Il s’est par exemple déjà positionné sur les opérations de retrait des équipements qui ne sont plus nécessaires du fait de l’évacuation du combustible.
Le démantèlement devrait débuter en 2025. Des opérations préalables – comme la décontamination du circuit primaire ou l’évacuation des différentes parties des anciens générateurs de vapeur entreposés sur site – sont programmées ou déjà réalisées. 

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Cardiologie interventionnelle

Introduction
Quel est le risque de cancer radioinduit chez les enfants ayant bénéficié d’un acte de cardiologie interventionnelle ? L’analyse de la cohorte épidémiologique Coccinelle, initiée à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), par le Laboratoire d’épidémiologie des rayonnements ionisants (Lepid), permet de les évaluer pour la période 2000 à 2013. Elle porte sur 17 000 enfants. Après exclusion de ceux porteurs d’un facteur de prédisposition, une première analyse montre que l’incidence de cancer ne diffère pas de la population générale. Aucune association significative entre dose à la moelle osseuse et cancer hématopoïétique n’est observée.
Des praticiens réalisent l’embolisation d’une artère dans une salle de radiologie interventionnelle au Centre hospitalier universitaire de Nîmes (Gard). - © Sophie Brändström/Signatures/Médiathèque IRSN

Quel est le risque de cancer radioinduit chez les enfants ayant bénéficié d’un acte de cardiologie interventionnelle ? L’analyse de la cohorte épidémiologique Coccinelle, initiée à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), par le Laboratoire d’épidémiologie des rayonnements ionisants (Lepid), permet de les évaluer pour la période 2000 à 2013. Elle porte sur 17 000 enfants. Après exclusion de ceux porteurs d’un facteur de prédisposition, une première analyse montre que l’incidence de cancer ne diffère pas de la population générale. Aucune association significative entre dose à la moelle osseuse et cancer hématopoïétique n’est observée. 

L’extension de la cohorte et son inclusion dans le projet européen Harmonic vont augmenter la puissance statistique de l’étude. Les anomalies cardiaques congénitales touchent environ 0,5 % des enfants à la naissance. La cardiologie interventionnelle est une méthode efficace et essentielle de leur diagnostic et traitement. Elle expose cependant le patient aux rayonnements ionisants.

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Polynésie Française : des niveaux de radioactivité similaires aux années précédentes

Introduction
En Polynésie française, les niveaux de radioactivité mesurés dans les différents milieux – atmosphérique, terrestre et marin – sont dans la continuité de ceux des années antérieures, indique le bilan radiologique 2019-2020.
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Neuf îles de la Polynésie française font partie du programme de surveillance radiologique 2019-2020 - © LESE/IRSN

 En Polynésie française, les niveaux de radioactivité mesurés dans les différents milieux – atmosphérique, terrestre et marin – sont dans la continuité de ceux des années antérieures, indique le bilan radiologique 2019-2020. Ils sont très faibles : environ 0,1 µBq/m3 dans l’air, 0,1 à 1 Bq/kg dans les denrées alimentaires et dans les sols. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137. La dose efficace annuelle pour les adultes de Tahiti est d’environ 1,4 mSv/an, hors exposition médicale. La part de la radioactivité artificielle est de l’ordre de 0,1 %. Résultats accessibles au public La réalisation depuis 2015 des inventaires de la radioactivité dans les sols des îles hautes – Marquises, Australes, Société et Gambier – permet d’évaluer la rémanence du césium 137, des plutoniums 238, 239 et 240 et de l’américium 241. Elle aide à caractériser l’origine de la radioactivité et à déterminer la proportion des retombées globales sur l’hémisphère sud et celle des retombées locales, dues aux essais français d’armes nucléaires.  
Ces résultats montrent une composante locale plus importante pour les îles de Raiatea et des Gambier que pour les autres îles hautes étudiées. Ainsi, aux Gambier, 90 % des retombées en plutonium résultent des essais nucléaires atmosphériques de Moruroa et de Fangataufa, menés entre 1966 et 1974. Depuis 2020, les résultats des mesures en Polynésie française sont accessibles au public sur le site du Réseau national de mesures (RNM).  

*Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2019-2020.  

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Prélèvement d’aérosols à Vairao, presqu’île de Tahiti - © LESE/IRSN
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Radiobiologie : l’intelligence artificielle en cas d’urgence

Introduction
Automatiser la détection des chromosomes avec des aberrations pour accélérer le tri et la prise en charge de personnes potentiellement irradiées en cas d’accident radiologique, tel est l’objectif du projet Increased*. Il est mené par le Laboratoire de radiobiologie des expositions accidentelles (LRACC) à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Aujourd’hui, cette analyse est assurée par des experts. Elle est longue, car il faut douze heures pour réaliser un diagnostic. Elle repose sur l’examen microscopique d’échantillons de sang de sujets irradiés. Les biologistes comptabilisent, cellule par cellule, le nombre de malformations chromosomiques. « Notre objectif est de l’automatiser grâce à l’intelligence artificielle [IA] », indique le radiobiologiste Gaëtan Gruel
R50-Radiobiologie : l’intelligence artificielle en cas d’urgence

Le projet Increased s’appuie sur deux techniques pour visualiser les aberrations chromosomiques dans une cellule du sang. La coloration Giemsa (monochromatique) montre les chromosomes en anneaux (2) et des dicentriques (3, deux centromères). La coloration Fish, en couleurs, permet de voir des translocations

Automatiser la détection des chromosomes avec des aberrations pour accélérer le tri et la prise en charge de personnes potentiellement irradiées en cas d’accident radiologique, tel est l’objectif du projet Increased*. Il est mené par le Laboratoire de radiobiologie des expositions accidentelles (LRACC) à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Aujourd’hui, cette analyse est assurée par des experts. Elle est longue, car il faut douze heures pour réaliser un diagnostic. Elle repose sur l’examen microscopique d’échantillons de sang de sujets irradiés. Les biologistes comptabilisent, cellule par cellule, le nombre de malformations chromosomiques. « Notre objectif est de l’automatiser grâce à l’intelligence artificielle [IA] », indique le radiobiologiste Gaëtan Gruel.

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Schéma d’un lymphocyte dont le cycle de division a été bloqué au stade de la métaphase

Apprentissage profond  

Le projet exploitera la technique dite « d’apprentissage profond  » (Deep Learning), « pour la reconnaissance automatique d’objets sur des photos », précise le spécialiste. Le programme sera entraîné sur une base de données d’images annotées depuis dix ans par les experts. Partenaire, l’Inria* apportera son expertise sur les aspects algorithmiques. 
À la fin du projet, prévue en 2023, la technologie développée augmentera la réactivité et les capacités d’analyses de l’IRSN en situation d’urgence, tout en améliorant la fiabilité des résultats. L’Institut pourrait diffuser son usage dans d’autres contextes : « Le développement de nouvelles molécules pharmaceutiques nécessite des analyses toxicologiques, comme la détection d’anomalies chromosomiques, illustre Gaëtan Gruel. Ce type d’analyses est coûteux. Avec l’IA, nous pourrions lever ce verrou.

* Coopération avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) et l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba), soutenue par l’ANR-Astrid 

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