Quel est le bruit de fond des radionucléides artificiels ?

Introduction
Quelles sont aujourd’hui les concentrations dans l’environnement des radionucléides artificiels provenant des retombées de l’accident de Tchernobyl et des essais d’armes nucléaires entre 1950 et 1980 ? Quelle exposition de la population en résulte ? En avril 2022, l’Institut publie le rapport « Bruit de fond » qui répond à ces questions et permet de disposer d’un état radiologique de référence.
Prélèvements d'algues à Grandcamp-Maisy (Calvados) - © Jean-Baptiste Saunier à l'IRSN jusqu'en janvier 2024

Quelles sont aujourd’hui les concentrations dans l’environnement des radionucléides artificiels provenant des retombées de l’accident de Tchernobyl et des essais d’armes nucléaires entre 1950 et 1980 ? Quelle exposition de la population en résulte ? En avril 2022, l’Institut publie le rapport « Bruit de fond » qui répond à ces questions et permet de disposer d’un état radiologique de référence. Cet état pourrait en particulier être utile en cas d’accident nucléaire. La connaissance du bruit de fond aide à déterminer les quantités de radionucléides ajoutées  localement par les rejets des installations nucléaires. Ce document montre que le bruit de fond est très faible et diminue très lentement1. Il existe des zones2 où les concentrations de certains radionucléides sont plus élevées, en lien avec l’hétérogénéité des dépôts radioactifs initiaux. Sur ces espaces – qui regroupent près de 7 % de la population française –, la dose moyenne due au bruit de fond est estimée à 46 µSv/an, contre 9 µSv/an pour les personnes résidant ailleurs dans l’Hexagone. Pour mener cette étude, les scientifiques s’appuyent sur des milliers de résultats de mesures recueillis depuis les années 1960. Prélèvements d'algues à Grandcamp-Maisy (Calvados). © Jean-Baptiste Saunier/Médiathèque IRSN Afin de caractériser la situation actuelle, en complément de la surveillance annuelle, ils ont réalisé sept constats radiologiques régionaux. Menés en Val de Loire, vallée du Rhône, Méditerranée..., ces derniers sont basés sur des campagnes de prélèvements d’échantillons et de leurs analyses3.  

1. Les concentrations sont le plus souvent inférieures à 1 Bq/kg dans les denrées et de l’ordre du µBq/m3 dans l’air. 
2. Ces zones sont disséminées principalement dans l’est du pays: les Vosges, le Jura, la vallée du Rhône.
3. Pour le constat Normandie et Hauts-de-France par exemple, les scientifiques effectuent près de mille analyses.  

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Polynésie Française : des niveaux de radioactivité similaires aux années précédentes

Introduction
En Polynésie française, les niveaux de radioactivité mesurés dans les différents milieux – atmosphérique, terrestre et marin – sont dans la continuité de ceux des années antérieures, indique le bilan radiologique 2019-2020.
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Neuf îles de la Polynésie française font partie du programme de surveillance radiologique 2019-2020 - © LESE/IRSN

 En Polynésie française, les niveaux de radioactivité mesurés dans les différents milieux – atmosphérique, terrestre et marin – sont dans la continuité de ceux des années antérieures, indique le bilan radiologique 2019-2020. Ils sont très faibles : environ 0,1 µBq/m3 dans l’air, 0,1 à 1 Bq/kg dans les denrées alimentaires et dans les sols. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137. La dose efficace annuelle pour les adultes de Tahiti est d’environ 1,4 mSv/an, hors exposition médicale. La part de la radioactivité artificielle est de l’ordre de 0,1 %. Résultats accessibles au public La réalisation depuis 2015 des inventaires de la radioactivité dans les sols des îles hautes – Marquises, Australes, Société et Gambier – permet d’évaluer la rémanence du césium 137, des plutoniums 238, 239 et 240 et de l’américium 241. Elle aide à caractériser l’origine de la radioactivité et à déterminer la proportion des retombées globales sur l’hémisphère sud et celle des retombées locales, dues aux essais français d’armes nucléaires.  
Ces résultats montrent une composante locale plus importante pour les îles de Raiatea et des Gambier que pour les autres îles hautes étudiées. Ainsi, aux Gambier, 90 % des retombées en plutonium résultent des essais nucléaires atmosphériques de Moruroa et de Fangataufa, menés entre 1966 et 1974. Depuis 2020, les résultats des mesures en Polynésie française sont accessibles au public sur le site du Réseau national de mesures (RNM).  

*Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2019-2020.  

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Prélèvement d’aérosols à Vairao, presqu’île de Tahiti - © LESE/IRSN
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